West Hope ressemble davantage au vestige d'une ancienne cité qu'à un bastion mourant. La Brèche en témoigne d'ailleurs - cette fracture béante s'étendant sur des centaines de kilomètres d'où les premières créatures assaillantes de la ville jaillirent il y a quinze ans. De maigres patrouilles assurent la sécurité de la ville, longeant le périmètre établit le long de cette fissure qui borde le côté ouest de la cité du désespoir.

Le Cœur de Pierre fait office d'un semblant de centre-ville dans cette cité de la peur. Une vaste place sert de point de ralliement où sont organisées régulièrement les vaines tentatives de battues afin de repousser les frontières de West Hope. Le soir, cette place se transforme en cantine en plein air où ceux qui ne peuvent rien s'offrir au marché peuvent se repaître avant de s'endormir lors d'une nouvelle nuit funeste sans bon présage.

Tant de choses à faire, tant de bouches à nourrir et si peu de place pour les accueillir. Dans ce quartier, tout est orchestré pour veiller à la survie de ses habitants. Une clinique de fortune a vu le jour dans les ruines d'une vieille école tandis que la cathédrale délaissée par le manque de foi est devenu le repaire des parias et des rebuts de ce semblant de société.

Cinquante mètres inviolables séparent West Hope de la muraille qui sépara la ville en deux entités inégales. Les militaire patrouillant au sommet de cette ultime muraille interdisent quiconque de franchir ce périmètre assurant la sécurité des beaux quartiers contre tout mouvement de rébellion inopportun. Seul un Passage autorisé permet aux demandeurs d'asile de se présenter devant le portail de tous les espoirs. Le reste n'est qu'un vaste no man's land où gisent les cartouches perdues et les cadavres rongés des plus désespérés.